Entre opérations de semis, de réouverture et de pose de clôtures, l’équipe du LIFE a planifié et suivi de nombreux travaux cet automne 2023 … Suivez, au fil de quelques exemples, les différentes étapes de ces réalisations. Vous allez le constater : pas de place pour la pagaille mais au contraire de l’organisation !
Réouverture
Du côté d’Armous-et-Cau, une parcelle pentue et seulement pacagée par des bovins s’était progressivement embroussaillée. Faute de mécanisation (broyage), les premières petites ronces ont laissé place à de gros massifs de plus en plus larges et réduisant la ressource en herbe au fil des ans … L’opération a ici consisté à débroussailler les ronces tout en maintenant certains éléments paysagers d’intérêt (arbres, haies). Pour cela, une entreprise de travaux publics est intervenue fin octobre à l’aide d’un broyeur monté sur une pelle mécanique. Afin de s’assurer d’une pérennité maximale de cette réouverture, la parcelle sera pâturée dès que possible afin de piétiner et de consommer au maximum les jeunes repousses pour éviter qu’elles ne reprennent du terrain. Autre levier, le parc de pâture a été refendu pour concentrer davantage les animaux et mieux répartir spatialement et temporellement le chargement. Nous suivrons de près les évolutions au printemps prochain afin d’adapter la gestion en conséquence.
Semis
Du côté de Labéjan cette fois, c’est un travail de réimplantation de prairie naturelle qui a eu lieu sur 4 hectares. L’exploitant, éleveur de brebis allaitantes, souhaitait convertir cette ancienne parcelle céréalière en prairie permanente. La particularité de ce travail de semis est qu’il est fait avec des graines qui ont été récoltées en mélange depuis ses propres prairies naturelles. Le Conservatoire botanique a analysé les besoins en semences de l’éleveur et les sources potentielles dont il dispose sur son exploitation. Toujours à l’aide de la brosseuse (on ne vous la présente plus ? ici et ici ), les graines ont pu être collectées en juin. Elles ont ensuite été semées en octobre, mélangées à de l’orge pour faciliter le passage des semences dans le semoir classique équipé d’une herse rotative. De plus, lors de la levée, l’orge permet d’attirer les limaces et ainsi de laisser plus de chance aux espèces sauvages de bien se développer. La céréale disparaîtra à partir de l’année suivante. L’intérêt que porte l’éleveur à ce genre de projet est précieux. Son expertise technique, ses conseils, son aide et sa motivation à tester des méthodes de collecte et de semis sont très bénéfiques. L’année prochaine, ce sera peut-être une récolte à la moissonneuse qui sera testée afin de la comparer à celle faite la brosseuse.
Restauration par pâturage
D’un bout à l’autre de nos coteaux, entre Louslitges, Montesquiou et Bézues-Bajon, d’autres actions auxquelles on ne pense pas nécessairement lorsqu’on parle de “restauration écologique” ont également été accompagnées par le LIFE. Il s’agit de parcelles sur lesquelles l’élevage a été remobilisé suite à la reprise d’un éleveur – indépendamment par ce dernier ou suite à l’intermédiaire de la veille foncière de nos équipes. Ces parcelles sont dans des états de conservation variables mais elles ne nécessitaient généralement pas de gros travaux (contrairement aux exemples précédents). En revanche, la remise en pâture de ces espaces leur offre une “nouvelle jeunesse” tant en termes de potentiel agricole que d’état de conservation écologique et de redynamisation de la biodiversité qu’elles abritent. Afin d’accompagner ce retour, le LIFE facilite autant que possible le travail des éleveurs par :
- un accompagnement foncier : mise en relation avec des propriétaires demandeurs, modèles de baux ruraux à clauses environnementales, etc. ;
- le financement d’équipements indispensables à la pâture des animaux : clôture (fixes ou mobiles), aménagement de points d’eau, d’accès aux parcelles, etc.
D’ores et déjà, de dizaines d’hectares ont ainsi été remobilisés, quelques mares aménagées et des kilomètres de clôtures posés !
