Les coteaux gascons

Le territoire concerné

Situé sur le couloir écologique qui traverse le Gers entre la forêt des Landes à l’Ouest et la Vallée de la Garonne à l’Est, la zone des Coteaux Gascons est un corridor essentiel permettant aux espèces de se déplacer constituant ainsi une zone biologique d’importance européenne entre l’Espagne et le reste de la France et de l’Europe.

Le secteur couvre 260 000 ha, couvrant 163 communes parmi les plus herbagères de l’Astarac et de l’Armagnac avec  25 «réservoirs de biodiversité LIFE» pré-identifiés.

6 sites Natura 2000 sont concernés pour tout ou partie de leur périmètre :

Les milieux visés et la continuité écologique

Prairies, pelouses, landes…  les Milieux Ouverts Agro Pastoraux sont de véritables réservoirs de biodiversité, abritent une faune et une flore riches et sont capables de fournir de nombreux services écosystémiques. Ces milieux constituent donc un véritable enjeu environnemental, mais également sociétal et économique.

Aujourd’hui, ces milieux sont de plus en plus menacés. Près de la moitié des espèces (40%) décline lorsque les prairies sont supprimées. Entre 1988 et 2010, une disparition de 50% des prairies a pu être observée sur le département gersois, alors qu’elles sont de véritables puits de carbone

Ces dangers impactent directement l’élevage avec 770 éleveurs en moins entre 2010 et 2019.

On trouve sur le territoire les habitats suivants :

  • 4030 Landes sèches européennes
  • 5130 Formations à Juniperus communis sur landes ou pelouses calcaires
  • 6210 Pelouses sèches semi-naturelles et faciès d’embuissonnement sur calcaires (Festuco-Brometalia) (* sites d’orchidées remarquables)
  • 6220 Parcours substeppiques de graminées et annuelles des Thero-Brachypodietea
  • 6430 Mégaphorbiaies hygrophiles d’ourlets planitiaires et des étages montagnard à alpin
  • 6510 Prairies maigres de fauche de basse altitude (Alopecurus pratensis, Sanguisorba officinalis)

Les 7 espèces suivantes (annexe II de la Directive Habitats, Faune, Flore) sont liées aux MOAP pour effectuer toute ou partie de leur cycle biologique.

  • 1060 Cuivré des marais (Lycaena dispar) a pour habitat les prairies humides de fond de vallée présentant une végétation typique à rumex
  • 1065 Damier de la succise (Euphydryas aurinia) se rencontre sur les pelouses 6210 mais aussi différentes prairies d’intérêt communautaire ou non.
  • 1220 Cistude d’Europe (Emys orbicularis) utilise les prairies en bord de points d’eau comme lieu de ponte privilégié
  • 1303 Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros) & 1304 Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrum-equinum) & 1308 Barbastelle d’Europe (Barbastella barbastellus) & 1323 Vespertilion de Bechstein (Myotis bechsteini) vont utiliser les différents types de MOAP comme zone de chasse et de nourrissage ainsi que les trames associées (point d’eau pour l’abreuvement, milieu forestier pour le swarming…)

Côté oiseaux : Milan noir (Milvus migrans), Busars Saint Martin (Circus cyaneus), Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), Engoulevent d’Europe (Caprimulgus europaeux), Alouette Lulu (Lullula arborea), Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) …

Parmi la végétation : Orchis punaise (Anacamptis coriophora), Genêt hérissé (Echinospartum horridumOrchis à odeur de vanille (Orchis coriophora subsp. fragans) …

Les services écosystémiques représentent les bénéfices offerts aux sociétés humaines par les écosystèmes. On distingue quatre catégories de services :

  • les services d’approvisionnement
  • les services de régulation
  • les services de soutien
  • les services culturels


Les MOAP nous rendent différents services écosystémiques : stockage Co2, gestion de l’eau en période d’inondation, limitation de l’érosion des sols, pollinisation, paysage caractéristique ….

3 mots pour tout comprendre

  • Réservoirs de biodiversité : zones riches en biodiversité où les individus peuvent réaliser l’ensemble de leur cycle de vie (reproduction, alimentation, abri…)

+

  • Corridors écologiques : voies de déplacement empruntées par la faune et la flore qui relient les réservoirs de biodiversité

=

  • Continuités écologiques : associations de réservoirs de biodiversité et de corridors écologiques. Les continuités écologiques sont considérées comme fonctionnelles lorsqu’elles sont constituées de milieux à caractères naturels diversifiés et favorables à leur déplacement et lorsqu’elles sont peu fragmentées.